La Libération voit la réintégration des professeurs exclus par le régime de Vichy et des procédures d’épuration contre ceux qui sont accusés de collaboration ou d’attitudes anti-patriotiques. Deux professeurs sont mis à la retraite, trois autres font l’objet d’enquêtes qui se concluent par un blâme ou l’absence de sanction de la part du ministre de l’Éducation nationale. Les instructions contre les anciens ministres Joseph Barthélémy et Georges Ripert se concluent par la mort du premier et un non-lieu pour le second. L’hommage rendu aux résistants en 1945, et le travail pour identifier les victimes inscrites sur le monument aux morts de la guerre érigé en 1951, occultent les persécutions antisémites.
« [Ordonnance du 4 juillet 1943 sur la réintégration] », Journal officiel de la République française, 75e année, no 165, 10 juillet 1943
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Cette ordonnance du 4 juillet 1943 de la France libre, signée par le général de Gaulle à Alger, organise la réintégration des fonctionnaires victimes de Vichy. L’article 8 stipule explicitement : « Les magistrats, fonctionnaires et agents civils et militaires relevés de leurs fonctions pour motif d’ordre racial […] bénéficieront de l’ensemble des dispositions ». Publiée au Journal officiel de la France combattante, cette ordonnance constitue le premier cadre juridique de la réparation républicaine, plus d’un an avant la Libération.
« [Ordonnance du 4 juillet 1943 sur la réintégration] », Journal officiel de la République française, 75e année, no 165, 10 juillet 1943, (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 27 janvier 1944 concernant la réintegration des fonctionnaires] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 26, 3 février 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Cette ordonnance complète celle précécente de juillet 1943.
« [Ordonnance du 29 novembre 1944 concernant la réintegration] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 139, 2 décembre 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le Gouvernement provisoire de la République française promulgue cette ordonnance portant réintégration des fonctionnaires victimes des lois raciales de Vichy. Ce texte complète l’ordonnance du 9 août 1944 en précisant les modalités de réparation des préjudices subis. Il marque une étape claire dans le rétablissement de la légalité républicaine et permet la réintégration de milliers de fonctionnaires juifs exclus sous Vichy.
« [Ordonnance du 29 novembre 1944 concernant la réintegration] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 139, 2 décembre 1944 (suite)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 29 novembre 1944 concernant la réintegration] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 139, 2 décembre 1944 (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Arrêté du 4 octobre 1944 portant réintegration des fonctionnaires dans l’enseignement supérieur] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 118, 6 novembre 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Dès l’automne 1944, les cinq professeurs juifs exclus de la faculté de droit de Paris sont tous réintégrés rétroactivement. C’est le cas de René Cassin, Albert Aftalion et Roger Picard par cet arrêté du 4 octobre.
« [Arrêté de congés de R. Picard] », 1er mars 1945
Source Archives nationales, AJ/16/6119
Comme le montre le document précédent, l’arrêté du 4 octobre réintègre officiellement les professeurs juifs exclus sous Vichy, dont Roger Picard. Pourtant, ce dernier ne revient jamais enseigner à Paris : installé aux États-Unis depuis son exclusion, il demande des congés successifs jusqu’à sa retraite en 1948.
« [Arrêté de maintien de M. Aftalion jusqu’à l’été 1946 au plus tard] », 14 juin 1945
Source Archives nationales, AJ/16/932/1
Albert Aftalion est aussi officiellement réintégré par l’arrêté du 4 octobre. Mais rattrapé par l’âge de la retraite, il obtient un délai pour reprendre son enseignement mais uniquement jusqu’à la fin de l’année 1945-46.
« [Cérémonie d’hommage à William Oualid après la guerre : discours du représentant de la faculté de droit] »
Source Mémorial de la Shoah / Coll. Valluis-Oualid.
Oualid, mort en novembre 1942 de maladie, est réintégré à titre posthume. Une cérémonie d’hommage est organisée après la libération, au cours de laquelle un représentant de la faculté de droit fait l’éloge de son ancien collègue.
« [Cérémonie d’hommage à William Oualid après la guerre : discours du représentant de la faculté de droit] » (fin)
Source Mémorial de la Shoah / Coll. Valluis-Oualid.
« [Arrêté de mise à disposition de R. Cassin au ministère de la justice] », 20 novembre 1944
Source Archives nationales, F/17/27015
René Cassin est officiellement mis à disposition du ministère de la Justice par cet arrêté et il prend immédiatement après la vice-présidence du Conseil d’État.
Parmi les cinq professeurs juifs exclus sous Vichy, seul Henri Lévy-Bruhl reprend durablement son enseignement.
« [Ordonnance du 27 juin 1944 relative à l’épuration administrative] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 190, 9 août 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 27 juin 1944 relative à l’épuration administrative] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 190, 9 août 1944, (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Arrêté du 26 octobre 1944 sur les Conseils académiques d’enquête et conseil supérieur d’enquête] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 166, 4 novembre 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Arrêté du 26 octobre 1944 sur les Conseils académiques d’enquête et conseil supérieur d’enquête] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 166, 4 novembre 1944, (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 18 novembre 1944 instituant une haute cour de justice] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 128, 19 novembre 1944
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 18 novembre 1944 instituant une haute cour de justice] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 128, 19 novembre 1944, (suite)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 18 novembre 1944 instituant une haute cour de justice] », Journal officiel de la République française, 76e année, no 128, 19 novembre 1944, (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux actes de décès des militaires et civils morts pour la France] », Journal officiel de la République française, 77e année, no 260, 5 novembre 1945
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux actes de décès des militaires et civils morts pour la France] », Journal officiel de la République française, 77e année, no 260, 5 novembre 1945, (fin)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Circulaire pour la commémoration du 11 novembre 1945] », S.D.
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Circulaire pour la commémoration du 11 novembre 1945] », S.D., (suite)
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Circulaire pour la commémoration du 11 novembre 1945] », S.D., (fin)
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Décret no 46-654 du 11 avril 1946 portant dérogation aux dispositions de l’ordonnance du 10 juillet 1816 sur les hommages publics] », Journal officiel de la République française, 78e année, no 87, 12 avril 1946
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
« [Lettre sur la constitution des fichiers des déportés] », 4 décembre 1944
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Circulaire du ministre de l’Éducation nationale sur les crimes de guerre] », 28 décembre 1944
Source Archives nationales, AJ/16/7154
« [Circulaire du ministre de l’Éducation nationale sur les crimes de guerre] », 28 décembre 1944, (fin)
Source Archives nationales, AJ/16/7154
« [Réponse du doyen au recteur sur les crimes de guerre] », 24 mars 1945
Source Archives nationales, AJ/16/7154
« [Circulaire sur l’identification] », 5 octobre 1945
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Circulaire sur l’identification] », 5 octobre 1945, (suite)
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Circulaire sur l’identification] », 5 octobre 1945, (complément et fin)
Source Archives nationales, AJ/16/7155
S.N., « Informations diverses », Le Monde, 30 octobre 1945
Source Bibliothèque de Sciences Po, avec l’aimable autorisation du journal Le Monde
« [Lettre de Jean Ramond à la faculté de droit au sujet de Pierre Geny] », 1 novembre 1945
Source Archives Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« [Lettre du doyen de la Faculté de droit au recteur de l’Académie de Paris au sujet d’une première liste de victimes du nazisme] », 26 octobre 1945
Source Archives nationales, AJ/16/7155
« [Lettre du doyen de la Faculté de droit au recteur de l’Académie de Paris au sujet d’une première liste de victimes du nazisme] », 26 octobre 1945, (fin)